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Douleurs gynécologiques/dyspareunie et SOPK.

Dernière mise à jour : 1 avr. 2020

Les douleurs gynécologiques sont une cause de consultation médicale fréquente et un symptôme courant du Syndrome des Ovaires Polykystiques. Les douleurs ovariennes ou « pelviennes » peuvent être d’origines urinaires, digestives, utérines, ovariennes. Elles sont induites par l’activité hormonale féminine ou sont présentes lors des rapports sexuels. Même si il est possible d’expliquer la douleur, il n’est pas normal d’avoir mal et de devoir vivre avec. Il est donc important de demander un avis médical en cas de douleur. Dans le cadre du SOPK, les douleurs ovariennes sont le plus souvent liées à un défaut de maturation folliculaire avec accumulation dans l’ovaire de follicules (ovules non matures) qui se traduit par une « anovulation » (absence d’ovulation), ou à la croissance excessive d'un ou plusieurs follicules conduisant à la croissance de kystes ovariens fonctionnels et à la déformation des ovaires. On parle alors de « dystrophie endocrinienne ». En bref cette accumulation de follicules forme des microkystes voir des kystes et provoque des douleurs qui peuvent être particulièrement ressenties en phase d’ovulation (syndrome prémenstruel, lien vers l'article de Ophélie), au moment des règles (lien vers l'article de Caroline) ou lors des rapports sexuels. Ces kystes peuvent être « fonctionnels », liés au fonctionnement de l’ovaire et aux cycles, ils disparaissent spontanément en deux ou trois mois, ou « organiques », ce sont des kystes qui ne disparaissent pas, peuvent grossir, se tordre, se rompre ou saigner. Cela se produit également en cas d’endométriose (« kyste endométriosique ») ou suite à la présence de cellules germinales (« kystes dermoïdes » contenant des poils, des cheveux, de la graisse), etc. La douleur ressenti dans ce cas est intense et aiguë.

Non, nos ovaires ne sont pas fainéants mais au contraire sont hyperactifs ! Le traitement classique proposé dans le cadre du SOPK repose sur la mise au repos de l’ovaire par les œstro-progestatifs, l’efficacité est reconnue sur la douleur pour une durée de traitement d’au moins un an.

Dans des cas plus rares, la douleur pelvienne peut également révéler une affection de l'ovaire comme: - Une « torsion d’annexe » : il s’agit d’une rotation de l'ovaire et parfois de la trompe de Fallope. La douleur ressentie est aiguë, très intense, avec parfois des nausées et vomissements. La torsion d'ovaire peut concerner un ovaire sain ou révéler la présence d'un kyste ou d'une tumeur. - Un cancer de l'ovaire : il est souvent longtemps silencieux, rendant les dépistages tardifs. La variété des causes de douleurs pelviennes rend le diagnostic médical parfois difficile. Pour cela, le médecin procède a un interrogatoire très précis:

  • intensité de la douleur : aigüe ou chronique

  • périodicité par rapport aux règles 

  • caractéristiques de la douleur : facteurs déclenchants (rapports sexuels, effort…) type (pesanteur, coup de poing, déchirure...) 

  • signes accompagnants : fièvre, signes urinaires ou digestifs... 

  • antécédents familiaux et personnel

L’examen clinique gynécologique repose sur un examen de la vulve, un examen au spéculum et un toucher vaginal. Une palpation abdominale est nécessaire. Un examen complémentaire peut être pratiquer à l’aide d’une échographie par voie sus-pubienne (la sonde est posée sur l'abdomen) et par voie endo-vaginale (la sonde est introduite dans le vagin). D'autres examens, notamment biologiques seront réalisés afin de compléter le diagnostic d’une pathologie ovarienne.

En fonction de la pathologie diagnostiquée, les traitements sont multiples et adaptés par le médecin: chirurgie, traitement hormonal, anti-douleurs... Lorsque les douleurs pelviennes sont ressenties lors des rapports sexuels, on parle de « dyspareunie » ou de « algopareunie ». La dyspareunie est très fréquentes chez les femmes et fait partie d’un symptôme courant du SOPK. Pour autant cela reste un sujet tabou. Celles-ci peuvent apparaître avant, pendant ou après l’acte sexuel. La dyspareunie est à distinguer du « vaginisme » qui représente la peur et l'impossibilité de la pénétration et « l’anorgasmie » qui se définit comme l'absence d'orgasme pendant l'acte sexuel.

Quand survient ce symptôme de pénétration douloureuse, il est important de consulter un médecin pour différencier une cause organique d'une éventuelle origine psychologique. De plus les symptômes ressentis et la localisation de la douleur permettra d’orienter l’examen clinique.

Une dyspareunie peut être:

- aigue, si elle est d'apparition récente. On parle alors de « dyspareunie secondaire » si par exemple au départ de ses rapports sexuels il n'y avait pas de douleur. - chronique ou primaire, si elle est apparue il y a longtemps et si elle persiste dans le temps - superficielle lorsque la douleur concerne la partie externe des organes génitaux féminins : la vulve, le clitoris ou la partie inférieure du vagin, et qu'elle survient dès le début de la pénétration, parfois même dès le moindre contact - profonde lorsqu'elle apparait pendant la pénétration. Ces douleurs irradient alors du fond du vagin vers la région pelvienne, le bas ventre et parfois le rectum. Elle ne se manifestent parfois uniquement dans certaines positions sexuelles. Une dyspareunie superficielle est principalement liée à des affections de la peau, des vaginites (infections génitales telles que des mycoses vaginales, infections virales telles que l’herpès vaginal, sécheresse et atrophie vaginales), des cicatrices, une hypertrophie des petites lèvres, etc. Une dyspareunie profonde peut elle être provoquée par divers facteurs, tels que l’endométriose, les myomes de l’utérus, les infections du col utérin, la rétroversion de l’utérus (orienté vers l’arrière, provoquant des douleurs pendant le coït dans certaines positions uniquement), les cicatrices ou déchirures du périnée, les kystes ou infections ovariennes, les maladies infectieuses virales ou bactériennes, les tumeurs ovariennes, les inflammations et infections digestives, les douleurs abdominales, les hémorroïdes ou encore le port d’un stérilet (lorsqu’il est mal supporté ou mal adapté).


Les douleurs peuvent s’apparenter à:

  • des sensations de brûlures, de piqûres ou de coupures

  • des picotements

  • des démangeaisons

  • des contractures spasmodiques

Une dyspareunie peut également être d’origine psychique lorsque les douleurs sont par exemple provoquées par :

  • une tension nerveuse, notamment en cas de stress ou d’anxiété

  • un manque d’excitation qui conduit à une sécheresse vaginale

  • une sensation de peur, notamment lors de la peur de la douleur ou de la la crainte d’une grossesse non désirée

  • un traumatisme antérieur, qui peut faire suite à une mauvaise première expérience sexuelle ou à un traumatisme sexuel

Le traitement dépend de l’origine de la douleur. En cas de facteur psychologique, les raisons peuvent être liées à votre couple, votre environnement familial, professionnel... Un gynécologue pourra vous aider ou éventuellement un psychologue.

Selon les cas, le traitement des douleurs peut par exemple se baser sur :

  • une psychothérapie, notamment en cas d’expériences traumatiques

  • un traitement médicamenteux lors d’infections gynécologiques

  • une substitution hormonale pour réguler l’activité ovarienne

  • des traitements homéopathiques, par exemple en cas d’anxiété

  • une opération chirurgicale, notamment en cas d’adhérences, nodules ou kystes

En dehors des traitements médicamenteux, des solutions de conforts peuvent être mis en place comme la bouillotte, du repos, une douche ou un bain chaud, des étirements, des exercices de relaxation. Le caractère chronique des douleurs pelviennes rencontrées lors du Syndrome des Ovaires Polykystiques, peut être très handicapant dans les activités du quotidien et dans la vie sexuelle d'un couple. De plus ces douleurs peuvent causer un impact psychologique important et provoquer une forme d’isolement. N’hésitez pas à parler à votre entourage (partenaire, membres de la famille, employeur) des impacts de la douleur sur votre corps et sur votre psychisme, des aménagements peuvent être trouvés et tout réconfort est bon à prendre ! @Esp'OPK2020 #SOPK #DOULEURS #DYSPAREUNIE #OVAIRES #POLYKYSTIQUES #OMPK

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